Fleuron du marché des deux-roues, Kawasaki est connue pour ses motos à la fois rapide et efficace. La marque a bâti sa réputation sur des modèles aussi stylés que fun à piloter. À votre avis, la nouvelle Z900 sortie en 2020, remplirait-elle ces critères ou pas ? Construisez votre réponse avec cet article.
Un roadster rebelle doublé d’une sportive endurcie signée Kawasaki
Ceux qui connaissent la gamme de roadsters de Kawasaki diront que cette Z 900 a le destin lié à celui de sa sœur 650. Les deux sont de sont dans la catégorie midle sized bike et ont quasiment le même style. Leur look est tellement vendeur que la firme japonaise hésite encore à apporter des changements majeurs sur leur design. Ses concepteurs ont voulu mettre à jour du best-seller initialement lancé en 2017, sans trop toucher à son apparence générale. Ils se sont davantage concentrés sur les équipements. La marque a rabaissé les épaules du véhicule. Elle a aussi retravaillé le sabot moteur ainsi que les enjoliveurs au centre du cadre.
Le résultat du relooking est un roadster tout en muscle avec son imposant réservoir de 17 litres qui permet tout de même le wheeling. Son apparence de baroudeur endurci le fait entrer dans le rang des brutes aux côtés des BMW F 900 R et des Yamaha MT-09 900. Indécis entre la carrure d’une véloce sportive et le pragmatisme d’une routière avaleuse de kilomètres, cette moto gagne sur les deux tableaux. Ses LED et clignotants légèrement revus lui confèrent la touche d’agressivité qui fait le signe distinctif d’une Kawasaki. Les deux feux rappelant les sourcis froncé est fidèle à l’esprit Sugomi. Ils inspirent la crainte chez les adversaires pour cette deuxième édition de Z 900. Subtilement modifié, son regard trahit sa combativité.
La Z900 édition 2021 se concentre sur l’efficacité
La nouvelle Z 900 garde le cadre en acier de type treillis tubulaire. Elle a également maintenu la suspension du modèle 2017. Les jantes et le freinage sont repris à l’identique. Les ingénieurs ont tout de même jugé nécessaire de renforcer la zone de pivot au niveau du bras oscillant. Ils proposent aussi des réglages plus précis pour l’amortissement. Cette partie-cycle a bénéficié d’une belle appréciation lorsque la Z passe de 800 à 900 cm3. La selle gagne 25 mm de hauteur avec 820 mm.
Au niveau du moteur, les 4 cylindres totalisent une capacité de 948 cm3. Les 4 ont un alésage de 73,4 mm pour une course de 56 mm. Le bloc comprend 16 soupapes et développe 125 chevaux autour de 9 500 tr/min. Avec un taux de compression de 11,8 : 1, cette moto assure un couple de 100 Nm à bas régime. Le conducteur n’a pas à se soucier de la vitesse ou du nombre de tour pour avoir de la poussée à la moindre touche de la poignée de gaz. Terminée par un pot d’échappement peu bruyant, cette motorisation lui permet de se conformer au standard Euro 5. Sur la balance, cette Kawa de moyenne cylindrée fait 212 kg avec le plein d’essence, soit 2000 grammes que la précédente version.
Divers modes de conduite pour avaler les kilomètres
La Z 900 est avant tout un roadster prêt pour un long trajet. Elle allie le confort au fun, sans faire de concession sur la tenue de route et la sécurité. Concrètement, le motard a 7 modes de conduite au choix. En ville, il peut opter pour la puissance Low pour solliciter moins de 55 % des 125 chevaux. Sur une voie rapide, le réglage Full Power permet de fortes accélérations. Le constructeur a aussi pensé à adapter les paramètres pour le Sport, la Route, la Pluie. Les riders inconditionnels disposent d’un mode de conduite avec le moins d’assistance électronique possible.
Certains essayeurs ont rapidement constaté le besoin d’étriers de frein avec une fixation radiale pour mieux dompter cette bête de piste. En effet, les ingénieurs ont davantage focalisé leurs efforts sur l’embrayage qui accueille un dispositif anti-dribble. Les pneumatiques sont aussi entrés dans leur préoccupation. La Kawasaki Z900 chausse des Dunlop Sportmax Roadsport 2. À l’essai, la position de conduite un peu basculée sur l’avant incite à attaquer le bitume. Cette moto aux ambitions de sportive compense son manque d’agilité et sa puissance de freinage qui laisse à désirer par un style viril agrémenté du vert traditionnel.
La technologie embarquée revue pour la routière sportive japonaise
Le lien de parenté entre la Z 900 et la 650 se confirme avec leur tableau de bord commun. Elles ont un écran TFT couleur de 10,1 cm de diagonale. Le graphisme rappelle que ces motos viennent du pays de la PlayStation et de Nintendo. Le moniteur est à des années-lumière de l’ère des cristaux liquides en noir. Le fond de l’affichage peut être changé tandis que la luminosité s’adapte automatiquement avec l’environnement extérieur.
L’ordinateur de bord de ce roadster dispose d’une puce Bluetooth. Ce qui lui donne de la connectivité. Le motard peut prendre des nouvelles de sa monture depuis son Smartphone après un simple appairage. La symbiose entre le deux-roues et le mobile opère grâce à l’application dédiée Rideology. Cette interface informe sur le niveau de carburant, la distance parcourue. Ellel notifie aussi en cas de besoin d’entretien. L’enregistrement du trajet via les coordonnées GPS aide à la navigation. Pour laisser le conducteur se concentrer sur la route, l’écran affiche les messages et les appels entrants dans son téléphone.
Une performance appréciable pour une moto de moyenne cylindrée
Kawasaki veut rendre très accessible la moto la plus vendue de sa gamme de roadsters. La marque propose ainsi différents nombres de chevaux pour la Z900. Pour ceux qui commencent en deux-roues, le constructeur déploie une version avec 95chevaux. Un bridage à 35 kW est également possible. De toutes les manières, la firme japonaise mise sur la puissance à mi-régime. De 6500 à 7900 tr/min, cette monture se montre particulièrement docile avec une tenue de route appréciable. Cela dit, des sensations fortes avec les modes de conduite Sport et Rider, notamment avec des sorties de courbe démentielles.
Les motards de la vielle-école ont leur mot à dire concernant l’ajout d’un calcul de trajectoire. Des algorithmes sont chargés de cette tâche sur le tableau de bord de la Kawa Z900. En d’autres termes, le guidon, le freinage et la suspension illustrent leur efficacité sur une route pleine de virages. Les enchaînements demandent le moindre effort tandis que la précision de la direction est au rendez-vous. Le manque de rigueur de l’amortisseur central arrière oblige le pilote à rester bien concentré sur une piste en présence des casseurs de vitesse et autres nids de poule.
Des chiffres en faveur de la Kawasaki Z900
Il est difficile de dire non à une Kawa à gros moteur pour 9 699 €. Cette moto est volontairement bridée à 248 km/h. Sa consommation moyenne est de 6,2 l au 100 km, soit 2 l de plus que la BMW F 900 R 2021. Force est de reconnaître que ce modèle est la plus gourmande de sa catégorie aux côtés des Yamaha MT-09 900 2021 et des Honda de moyenne cylindrée. Avec son appétit de loup, la Z900 est la plus puissante des bécanes dans le même style. Elle assoit aussi sa suprématie en termes de couple. Par contre, elle est seule à rester sous la barre des 200 km/h en ligne droite. Son centre de gravité un peu haut serait en cause.
Ce véhicule de 2,08 m de long peut être maîtrisé par tout fans de deux-roues avec un minimum d’expérience. Avec de la pratique, son empattement de 1,45 m permet de slalomer en toute sécurité dans la circulation urbaine. Intuitive et sans trop d’exigence, sa boîte de vitesse manuelle (pédestre si vous voulez) à 6 rapports est facile à appréhender. Cette moto ne vibre pas et ne sursaute pas si un motard débutant fait l’erreur de rouler à moins de 25 km en 6ème. Quoi qu’il en soit, il faut le permis A2 pour conduire une Z900. Ceux qui ont la catégorie antérieure pourront prendre le guidon à condition que le véhicule soit bridé à 47,5 chevaux. Tout cela pour moins de 10 000 euros, c’est une affaire !